Pourquoi est-ce que mes concitoyens n'ont plus de fierté ?

C'est parce que les politiciens vous demandent de voter, mais pas de vous prendre en main.

On vous donne les bonnes nouvelles, mais pas les mauvaises. On vous dorlote, mais on ne vous laisse jamais la parole. On ne vous demande jamais le moindre effort.

On me conseille de dire ce qui vous plaît. On ne m'a jamais conseillé de vous dire la vérité.

Si ce pays est le pays de la liberté et de l'égalité, pourquoi avons-nous un groupe de pression différent pour chaque région, pour chaque race, pour les vieux, et même pour les chiens et les chats ?

Ce n'est pas comme ça qu'on pourra rassembler les gens pour travailler ensemble.

Mais les professionnels de la communication sont au pouvoir, et eux, ils savent...Ils savent les promesses qu'il faut faire aux différents groupes. Et c'est vrai, on les écoute. Et, bien sûr, on gagne les élections !

Et qui se soucie alors de tenir les promesses après les élections ? Mais ce n'est pas la peine, voyons, les gens ont tellement l'habitude des promesses vides, qu'ils ne font même plus attention à ces promesses.

Mais si la politique est aux mains des publicitaires, c'est votre faute !

Si vous voulez plaire aux hommes, tapez dans un ballon, plaire aux femmes, embrassez un bébé. Et surtout, surtout, ne suez pas, ça se voit à l'écran, et ça fait très mauvais effet.

Mais si je suis le maire de cette ville, je vous préviens que moi, je vais suer, je vais être en nage, parce que c'est un boulot difficile. Et vous aussi, il faudra mettre la main à la pâte, si vous voulez être fier de la ville dans laquelle vous vivez.

Mais je crois que le jeu en vaut la chandelle. Je veux redevenir fier de ma ville. On ne voit plus les gens se battre contre l'injustice ou venir en aide aux plus défavorisés. Nous devons soulager la pauvreté, nous devons élever nos enfants, nous devons garder notre ville propre.

Mais ce n'est pas à moi de vous promettre tout ça, même si on me dit que pour gagner, il faut faire des promesses, parce que ça ne dépend pas de moi, ça dépend de vous tous.

Cette ville est à nous tous. C'est à nous de nous battre, pour une fois, tous ensemble !

  ("Les Routes du Paradis", "Le fils prodigue")